Pertes et dommages: Premier conseil du fonds
Le premier conseil du fonds des pertes et dommages s’est réuni à Abu Dhabi du 30 avril au 2 mai. Cette réunion s’est déroulée dans un contexte particulier. Après deux jours en présentiel, la troisième journée a a été organisée en distanciel, en raison des mauvaises conditions météorologiques.
L’accès direct souligné
Présidé par Jean-Christophe Donnellier de France et de Richard Sherman d’Afrique du Sud, le Conseil a adopté deux décisions majeures. La première décision salue l’engagement de la Banque Mondiale à mettre à disposition des mesures d’accès direct au fonds. La seconde décision concerne la relation de travail entre le Conseil du fonds et la Banque Mondiale. Même s’il demeure des éléments à clarifier. Y aura-t-il une classification d’accès entre les pays vulnérables? D’après la décision de la COP28, tous les pays en développement devront avoir un accès direct au fonds.
La Banque mondiale héberge le fonds à titre temporaire, conformément à la décision prise à la COP28. Mais, cette situation ne fait pas l’unanimité au sein de la société civile non présente à Abu Dhabi. Le Conseil et la Banque mondiale ont échangé leurs points de vue sur les conditions d’établissement d’un fonds d’intermédiaire financier. Les pays les plus vulnérables aux dérèglements climatiques devraient y avoir accès, par notamment un accès direct, souligne le conseil. Un secrétariat provisoire a été mis en place.
La seconde décision porte sur l’engagement du Conseil envers la Banque Mondiale dans le cadre du mandat. Un dialogue avec la Banque mondiale sur la création du fonds en tant que fonds d’intermédiaire financier (FIF) a été établi.
Les réactions
Harjeet Singht de l’organisation CAN network, présent à Abu Dhabi salue sur le réseau social X les décisions du conseil sur l’établissement d’un secrétariat et la reconnaissance de l’accès direct. Mais il regrette le manque de financement.
« Malgré ces premières étapes, la réunion n’a pas présenté une vision suffisamment vaste pour répondre aux besoins croissants, qui dépassent les centaines de milliards de dollars. Et de poursuivre: « Si ce fonds ne fait que verser des millions de dollars, ce sera un manque de respect à l’égard de la lutte de trois décennies de pays et de collectivités aux premières lignes de la crise climatique. Ce fonds vise à répondre à tous leurs besoins et à rendre justice à ceux qui souffrent sans que ce soit de leur faute. »
Pour Daniele Violetti, Directrice principal de la coordination des programmes à l’ONU sur le changement climatique. « Il est maintenant temps de donner vie à ce Fonds pour qu’il puisse atteindre son objectif le plus rapidement possible, car le temps presse. »
Lors de la réunion du fonds à Abu Dhabi, les membres du Conseil ont également demandé une plus grande participation de la société civile aux réunions. 3 à 4 réunions sont prévues d’ici à la fin de l’année, dont celle du 12 juin à Bonn.
Des recherches évalueraient le coût des pertes et dommages à plus de 400 milliards par an. Mais, les promesses de financement du fonds ne sont que de 661 millions de dollars. La France, l’Italie, l’Allemagne et les Emirats arabes unis se se sont engagés à verser chacun 100 millions de dollars. Certains pays comme l’Australie et la Nouvelle Zélande ne se sont jamais manifestés font remarquer des observateurs.
Par Houmi Ahamed-Mikidache