La RSE, tremplin  pour la formalisation de l’informel

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La RSE, tremplin  pour la formalisation de l’informel

Par Houmi Ahamed-Mikidache*

3/08/2019

 

A quelques jours du salon de l’emploi qui aura lieu à Moroni, du 5 au 7 août 2019 à l’occasion du centenaire de l’Organisation Internationale du Travail, Era Environnement revient sur la formalisation de l’informel : une revendication du manifeste de Tunis présentée à l’issue d’un forum sur la Responsabilité Sociétale des  Entreprises (RSE),  organisé il y a quelques années.

 

L’Organisation Internationale du travail fête ses 100 ans cette année. Mais le chantier est encore long. Le secteur informel en Afrique est de plus en actif et présent. Aux Comores, le secteur informel domine majoritairement  le marché de l’emploi. « Quelque soit le secteur d’activité en Afrique, il est difficile de trouver une chaîne de valeur qui ne fasse pas recours à l’économie informelle, » a souligné, il y a quelques années, Thierry Téné, Associé et Directeur de l’Institut Afrique RSE,  dans un tribune dédiée à la formalisation du secteur informel. Mais des solutions existent.

La RSE 

Lors de la deuxième édition du forum international des pionniers de la Responsabilité Sociétale des Entreprises  (RSE)  organisée le 21 et 22 novembre 2012 à Tunis par l’Institut Afrique RSE et la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT),  Téné, a  positionné la RSE  comme un tremplin pour la formalisation de l’informel. En 2017, ce spécialiste de la RSE en Afrique a cité dans un tribune trois  articles * du manifeste de Tunis justifiant cette affirmation.

Dans cette tribune,  Téné souligne qu’en  2017 l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a amendé pour la troisième fois sa Déclaration de principes tripartite sur les entreprises multinationales et la politique sociale. Objectif : orienter les entreprises multinationales, les gouvernements, les employeurs et les travailleurs dans les domaines tels que l’emploi, la formation, les relations professionnelles et les conditions de travail et de vie.

« Les gouvernements devraient élaborer et mettre en œuvre des cadres d’action intégrés afin de faciliter la transition vers l’économie formelle, en tenant compte du fait que les déficits de travail décent sont plus prononcés dans l’économie informelle, » précise le manifeste de Tunis.  Et d’ajouter : « Les entreprises multinationales et les autres entreprises devraient elles aussi contribuer à cet objectif. »

Les perspectives économiques

Même si les perspectives économiques en Afrique de la Banque Africaine de développement (BAD) cette année montrent une amélioration générale et continue des performances économiques du continent, le rapport indique que la population active africaine devrait augmenter de près de 40% d’ici 2030.  100 millions de jeunes seraient sans emploi. Seule la moitié des nouveaux arrivants sur le marché du travail trouveront un emploi, et la plupart de ces emplois seront dans le secteur informel, un secteur regroupant des classes sociales précaires, souligne le rapport de la BAD. Aux Comores, le chômage des jeunes est très important. Les  jeunes sont souvent contraints de travailler dans le secteur informel caractérisé par des revenus bas ou irréguliers, de mauvaises conditions de travail et l’inexistence de la protection sociale.

D’après les recherches  des économistes de la BAD, la grande majorité des emplois crées en Afrique sont des emplois informels, des emplois présentés par l’Organisation internationale du Travail comme étant  non contractuels, non réglementés et non protégés, ne permettant pas l’accès à une quelconque protection sociale.

Dans une tribune récente dédiée aux emplois verts, Thierry Téné a repris,les données du rapport  Emploi et questions sociales dans le mondiale 2018 : Une économie verte et créatrice d’emploi, publié le 15 mai, dans lequel  l’Organisation Internationale du Travail (OIT) estime que la limitation du changement climatique à 2°C va entraîner la suppression de 6 millions d’emplois dans le monde.

Mais,  24 millions d’emplois à l’horizon 2030 pourraient être créés  si les politiques de promotion d’une économie plus respectueuse de l’environnement sont mises en œuvre.  18 millions d’emplois pourraient être ainsi crées par une écologisation progressive de l’économie mondiale. Autre explicationLa dépendance aux énergies fossiles  et aux mines par l’Afrique et le Moyen Orient. Les  conséquences :  la perte nettes d’emplois. Point positif ailleurs :  3 millions d’emplois durables seront créés en Amérique et 14 autres millions le seront en Asie et dans le pacifique et 2 millions en Europe par l’économie verte. Pour Téné, les  autorités, en synergie avec l’Etat, le secteur privé et la société civile doivent adopter des politiques publiques ambitieuses pour assurer une croissance verte en mettant l’accent sur la valorisation des déchets et l’économie circulaire, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, les transports alternatives, l’éco-tourisme, la gestion durable des forêts, l’agriculture biologique et durable, la valorisation économique des écosystèmes et l’éco-construction.

 

Directrice de publication d’Era Environnement, un site internet d’information spécialisée sur le développement durable et les changements climatiques www.eraenvironnement.com

 

*Article 4 : Pour la première fois dans un forum international sur la RSE, les organisateurs ont consacré une table ronde à l’économie informelle qui joue un rôle important dans l’économie africaine notamment au niveau de la valorisation des ressources naturelles et des services à la communauté. Néanmoins, ce fonctionnement informel prive les entrepreneurs des facilités et des avantages dont bénéficie l’économie informelle.

Article 5 : Considérant qu’il y a une réelle imbrication des deux économies informelle et formelle dans un rapport gagnant – gagnant, il importe que dans leur modèle RSE, les entreprises de l’économie formelle prennent en considération la nécessité d’aider les unités informelles au développement de leurs activités de manière à dégager davantage de valeur ajoutée et une répartition plus équitable des revenus dégagés.

Article 6 : Le passage nécessaire d’une économie informelle à une économie davantage structurée qui prend en compte les enjeux de solidarité et d’intérêt public peut être facilité par une RSE qui accordera une très grande attention aux filières de métiers en amont et aval.

 

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Eraenvironnement.com est un site internet français fondé en 2013 par Houmikouloussoumi ( Houmi) Ahamed à Paris. Il diffuse des articles spécialisés autour du journalisme de solutions. Les mots Era et Environnement sont deux mots anglais et français. Il signifient ère(  traduction du mot anglais era) et Environnement (mot français). Era Environnement représente une ambition globale  d'impulser une nouvelle approche de l'éducation environnementale à travers le journalisme. Anciennement situé à Paris, Era Environnement était une association de loi 1901 créée en 2016. Elle a été dissoute en 2017.  Le site internet publie régulièrement  des analyses sur les actions de coopération sud-sud ainsi que les relations nord-sud. Il traite des  informations sud-nord liées à l'environnement. Il traite du changement climatique et des questions de développement durable. Fin 2018, Houmi Ahamed s'installe aux Comores, dans l'Océan Indien. S'inscrivant dans sa démarche de journalisme de solutions et d'éducation environnementale, elle dirige en 2019 Era Environnement SARL, une entreprise créée en 2018 dans l'archipel des Comores. Era Environnement SARL mène au mois de novembre 2019 un projet significatif dans petit état insulaire, marquée par de nombreuses crises politiques. Cette initiative innovante vise à former dix jeunes femmes issues de zones rurales et côtières . Le cœur du projet est de mettre en lumière des solutions concrètes face au changement climatique en valorisant les savoirs traditionnels comoriens. Un accent particulier est mis alors sur le village natal des parents de Houmi Ahamed, soulignant l'importance d'une approche communautaire et enracinée dans la culture locale pour l'éducation environnementale.  Ce projet se concrétise par la création d'une radio en ligne, radio Era Environnement. Avec le soutien de l'UNESCO, cette initiative illustre l'engagement d'Era Environnement pour des actions pratiques et basées sur l'implication des communautés dans la compréhension des enjeux environnementaux. Aujourd'hui, l'entreprise ERA ENVIRONNEMENT SARL n'existe plus aux Comores. Elle est en phase de restructuration en France. Son objectif actuel  est de mettre en œuvre de nouveaux projets qui intègrent spécifiquement la jeunesse, soulignant ainsi davantage son engagement envers les générations futures et le développement durable.

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