L’intégration régionale : une solution pour l’emploi             

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L’intégration régionale : une solution pour l’emploi

 

12/08/2019

En vingt ans, l’Afrique a connu une croissance rapide, mais cette dernière n’a pas été favorable à l’emploi, d’après le rapport 2019 de la Banque Africaine de Développement sur les perspectives économiques en Afrique. En 2016, à travers l’édition d’un rapport sur l’industrialisation de l’Afrique, les Chefs d’Etat Africains étaient appelés à s’interroger sur les moyens d’intégration de la jeunesse dans les emplois verts . Trois ans plus tard,  l’identification de ces métiers reste un défi. L’intégration régionale pourrait être une solution.

 

Par Houmi Ahamed-Mikidache

 

«  La population active africaine devrait augmenter de près de 40% d’ici 2030 »

Aux Comores, d’après les perspectives 2019 de la Banque Africaine de Développement ( BAD) , la croissance économique devrait atteindre respectivement 2,8 % et 2,9 % en 2019 et 2020, niveau presque inchangé par rapport à celui de 2018. Cependant, les perspectives économiques devraient être plus favorables en raison d’une amélioration progressive (quoique fragile) de la situation dans le secteur de l’électricité, et de l’engagement du Gouvernement pour un important programme de développement, le taux brut d’investissement devant passer de 22.5 % en 2017 à 25,1 % en 2019, précise le rapport.

En marge des Assemblées annuelles  de la BAD organisées récemment à Malabo, en Guinée équatoriale,  8,63 millions d’euros de financement ont été accordés aux Comores par la Banque pour poursuivre les réformes du pays dans le secteur de l’énergie, entamés en 2014, dans le cadre du Projet d’Appui au secteur de l’énergie ( PASEC).

Même si les perspectives économiques en Afrique de la Banque Africaine de développement cette année montrent une amélioration générale et continue des performances économiques du continent, le rapport indique que la population active africaine devrait augmenter de près de 40% d’ici 2030.  100 millions de jeunes seraient sans emploi. Seule la moitié des nouveaux arrivants sur le marché du travail trouveront un emploi, et la plupart de ces emplois seront dans le secteur informel, un secteur regroupant des classes sociales précaires, souligne le rapport de la BAD.

D’après les recherches  des économistes de la BAD, la grande majorité des emplois crées en Afrique sont des emplois informels, des emplois présentés par l’Organisation internationale du Travail comme étant  non contractuels, non réglementés et non protégés, ne permettant pas l’accès à une quelconque protection sociale.

Une meilleure assimilation des enjeux de  l’intégration régionale pourrait-elle permettre un meilleur accès à l’emploi formel ?

L’intégration régionale, soulignent  les experts de la BAD n’est pas seulement une question  d’accès aux marchés. La coopération régionale a toujours été importante, ne serait-ce qu’en raison de la nécessité des chemins de fer, des routes et d’autres moyens de communication, et elle attire maintenant davantage l’attention sur plusieurs fronts. La majorité des organisations régionales s’occupent de biens publics régionaux : cinq concernent l’énergie,  quinze pour la gestion des rivières et des lacs, trois pour  la paix et la sécurité et une pour  l’environnement.

D’après la Banque Africaine de développement, les  économies côtières  Afrique du Sud, Algérie, Angola, Bénin, Cap Vert, Cameroun, Comores, Congo, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Érythrée, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Libéria, Libye, Madagascar, Mauritanie, Maurice, Maroc, Mozambique, Namibie, Nigeria, São Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Togo et Tunisie, doivent adapter les stratégies et politiques d’intégration régionale aux besoins des pays par plusieurs actions :

  • Agrandir des installations portuaires, y compris les installations de stockage et d’administration des douanes, accroître l’efficacité des services maritimes et du chargement et déchargement des conteneurs, en baissant  le  coût des installations portuaires, qui est de  40 % supérieur à la norme mondiale.
  • Alléger les délais d’immobilisation des conteneurs,
  • Faciliter dans un court délai les autorisations administratives de mouvements des navires,  pour éviter les retards dans la livraison du fret au niveau du port
  • Augmenter la vitesse et la fiabilité des réseaux ferroviaires et routiers en réduisant la congestion et les retards aux points de contrôle, et l’envoi à l’entretien des camions et du matériel roulant.
  • Exercer des pressions pour l’amélioration des conventions et instruments au-delà des négociations multilatérales, au point mort qui facilitent le commerce de transit

Des métiers innovants pourraient -ils émerger des différentes organisations  régionales?

Dans la stratégie de croissance Accélérée et de développement durable des Comores,  l’Union des  Comores  prévoit de   mettre en place une Politique Nationale de la Recherche et de l’Innovation dans les années à venir. Objectifs Finaux : Mettre en place un programme d’aide à  la recherche et à  l’innovation dans les secteurs productifs tels que l’Agriculture, la pêche, l élevage, mais aussi dans le domaine de l’économie bleue, une économie transversale.

Les Comores font partie de plusieurs entités régionales ( La Commission de l’Océan Indien, les Petits Insulaires en Développement, la ligue arabe…)

D’après le document de Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable, les Comores ont pour ambition de valoriser et transférer les résultats de la recherche au niveau national et international, de créer des centres de recherche et  de transfert de technologie ainsi que des  centres de recherche et de développement industriel visant à soutenir le secteur de l’énergie et de l’eau (Eau, Electricité, Energie renouvelable, Energie géothermique, etc.) et   mettre  en place un programme d’aide à la recherche intégré dans la politique nationale et internationale de recherche sur les secteurs productifs des Comores. Le résultat : l’intégration des jeunes déscolarisés dans le marché de l’emploi formel. Ces derniers passeraient de 3650 en 2013 à 5400 en 2020. Comment les Comores procèderont-ils ? Selon la Stratégie de Croissance Accélérée et de  Développement Durable, les Comores envisagent de diversifier l’offre de formation technique et professionnelle adaptée aux bénéficiaires et aux partenaires, d’en améliorer la performance et la qualité du service rendu, et de consolider et mettre en œuvre le cadre politique institutionnel et législatif de la  Formation Technique et Professionnelle fondé sur le principe du partenariat « public-privé ».

 

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