À l’approche de la COP27 , l’Institut Montaigne vient de publier une note intitulée “Bienvenue au club climat : perspectives pour l’Europe et l’Asie”.
Par Houmi Ahamed-Mikidache
Rédigé par Josepth Dellate, Research Fellow climat, énergie et environnement au sein du programme Asie de l’Institut Montaigne, la note intitulée “Bienvenue au club climat : perspectives pour l’Europe et l’Asie”, explore la possibilité de la création d’un club climat réunissant notamment l’Europe et l’Asie du Nord-Est, la région la plus émettrice au monde. Son objectif : compléter l’Accord de Paris et permettre l’accélération des engagements pris en matière de décarbonation. Cette note de recherche fournit une analyse des positions européennes, japonaises, chinoises et sud-coréennes. Elle évalue l’ampleur du soutien politique que cette initiative rencontre parmi ces différents acteurs.
Ses principaux défis
Comment est née cette idée? En juin 2022, les dirigeants du G7 se sont prononcés en faveur de la création d’un club climat pour l’action climatique. Concrètement, les pays membres aurait une plateforme, une structure de dialogue et de coopération permettant de créer des règles communes pour l’atteinte de l’action climatique. Pourtant, depuis cette annonce, la plateforme est inexistante et sa mise en œuvre n’est pas connue. Pour quelles raisons? des divergences importantes existent sur les enjeux de la décarbonation. Alors que l’Europe envisage la décarbonation comme principal outil de lutte contre les délocalisations de carbone, l’Asie du Nord-Est, elle, émet des réserves. La Chine, par exemple y voit une mesure discriminatoire. Autre désaccord : la tarification carbone. Les visions européenne, chinoise, coréenne et japonaise sont radicalement différentes.
Des solutions concrètes
Toutefois, l’auteur de la note, Joseph Delatte, souligne que malgré cette mésentente, la coopération demeure possible sur de nombreux sujets cruciaux. Pour décarboner les secteurs industriels notamment, des clubs climats sectoriels pourraient être la solution en Europe, et en Asie du Nord-Est. Il pourrait même y avoir la création d’un club climat sur ce sujet entre les deux régions. La note propose la création d’un club climat présentée sous la forme d’un Forum incitant des actions « efficaces et rapides et permettant une évolution graduelle vers plus d’ambition. »
L’étude propose la création d’un club climat qui prendrait la forme d’un Forum favorisant des actions efficaces et rapides et permettant une évolution graduelle vers plus d’ambition. Ce « Forum climat » s’appuierait sur l’initiative du G7 qui est jugée par l’Institut Montaigne comme celle ayant le plus grand potentiel en matière d’action climatique. Le forum devrait permettre une mise en concurrence sur l’action climatique, adopter une approche volontariste et flexible permettant la formation de sous-groupes de membres, intégrant des trajectoires d’ambitions différentes. Concrètement, les membres pourraient choisir les secteurs dans lesquels ils souhaitent coopérer et dans quels délais. Cette flexibilité permettrait d’intégrer de grands pays émetteurs tels que la Chine et l’Inde, deux pays réticents à l’idée de rejoindre un club climat initié par le G7. Le Forum fonctionnerait donc sur la base du volontariat et permettrait une participation à l’action climatique plus poussée dans des secteurs jugés cruciaux pour leur décarbonation par ces pays. Pour l’Institut Montaigne, il nécessaire de concevoir un climat ouvert et inclusif, d’établir un mécanisme de conformité de la tarification carbone réalisable au sein du Forum, de mettre en place des labels et revenus permettant de créer des incitations financières et commerciales, mais aussi d’adopter des politiques industrielles au sein du Forum.