Séréhini: Après le Cyclone Kenneth

YOUR VOICE BY ERA ENVIRONNEMENT
YOUR VOICE BY ERA ENVIRONNEMENT
Séréhini: Après le Cyclone Kenneth
Loading
/

Séréhini:  Après le Cyclone Kenneth

Deux jours après le passage du cyclone Kenneth, les Comores se réveillent difficilement. Plusieurs habitations et récoltes sont détruites. Plus d’une dizaine de milliers de personnes sont touchées par le cyclone et 4 personnes sont décédées, selon les chiffres officiels. 

A Séréhini,  à environ 6 kilomètres de la ville de Moroni, capitale des Comores,  un jeune homme est debout sur la route. Il fait très chaud. Le soleil brille à son Zénith. 

Un autre jeune homme,  à la casquette, est assis sur un banc en briques situé en face de la Présidence, la résidence secondaire du président des Comores construite dans les  années 80. Le taxi s’arrête et dépose des personnes. Il est 11h17.   Le jeune homme se lève.  On l’appelle Monsieur Saifi.  Il  est accompagné par plusieurs jeunes personnes, des hommes  qui se  dirigent vers des champs d’exploitation agricole.

« La destruction des bananeraies: une perte énorme »

Monsieur Saifi gère 10 champs loués  à des propriétaires vivant à Séréhini et dans la région pour un prix de 300 euros par champs et par an. C’est le président de l’association d’agriculteurs Ujamaa, touché pour la première fois par une catastrophe naturelle.   A ce jour, il n’a reçu aucun soutien financier.  Une partie de ses récoltes est dévastée par le cyclone, notamment les bananeraies, cultures très appréciées par les comoriens et très rentables.

La destruction des bananeraies  est une perte énorme pour ce jeune homme de 32 ans, originaire d’Anjouan, l’île voisine située dans l’archipel . Il travaille comme agriculteur à la Grande Comore depuis 13 ans. Il  a planté de nombreuses bananeraies dans ce champs.  Aux Comores, la population vit majoritairement de l’agriculture.  Les cultures vivrières et de rente sont abondantes mais manquent d’usine de transformation et d’encadrement. Les Comores font partie des Pays les Moins Avancés au Monde.  L’installation de la bananeraie, de la cocoteraie,  mais aussi de taros  sous forêt naturelle est héritée de la colonisation. Il existe plusieurs espèces endémiques autour des bananeraies, plus particulièrement dans les forêts comoriennes.  Les Comores disposent d’un patrimoine faunistique méconnu au niveau international et son menacées depuis de nombreuses années par des problèmes environnementaux liés entre autres au changement climatique. Reportage en français et en comorien.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Monsieur Saifi vit à Vouvouni, une ville située au centre sud de Moroni, la capitale de l’Union des Comores.

Chaque champs dispose d’une citerne qui permet d’arroser les cultures.


Les perspectives

Monsieur Saifi a été formé par un congolais de la République Démocratique du Congo qui travaillait au ministère de la production dans les années 80. Aujourd’hui cette personne est décédée, mais elle lui a permis d’apprendre à cultiver des cultures vivrières telles que la tomate, le brède et la carotte, mais aussi la banane.  L’association Ujamaa travaille uniquement dans la ville de Séréhini. Le jeune agriculture  souhaiterait créer son entreprise pour recruter dix à quinze personnes .  Mais, il souligne le manque de possibilités financières pour la création d’entreprise aux Comores. Dans le reportage, il demande aux autorités comoriennes de faciliter les démarches et l’accès au financement pour la création d’entreprise.  A noter que depuis un an, il est impossible de créer une entreprise aux Comores. A ce jour, Monsieur Saifi gère une équipe de 10 agriculteurs. Chaque jeune agriculteur est payé entre 75 000 et 100 000 francs comoriens par mois soit 150 à 200 euros par mois. L’idée de créer une petite entreprise leur permettrait de mieux  vendre et d’avoir une meilleure condition de vie.

Nota Bene: le reportage a été réalisé le 26 avril 2019, quelques jours avant le mois du  ramadan et pas quelques mois avant le ramadan.

Le féléqué est un mot en langue comorienne signifiant brède, une feuille comestible se trouvant dans les pays tropicaux.

Crédit Photo: Houmi Ahamed-Mikidache

Photos prises par Houmi AHAMED-MIKIDACHE

error: Content is protected !!