Paris: Sommet pour un nouveau pacte financier-Le contexte

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Le Sommet pour un nouveau pacte financier aura lieu à Paris du 22 au 23 juin. Deux jours intensifs où se mêleront représentants de gouvernements, chefs d’Etat, banques multilatérales et société civile. Présentation du contexte.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Emmanuel Macron, président de la France et Mia Mottley, première ministre de la Barbade sont les instigateurs du Sommet pour un nouveau pacte financier.  La France est-elle crédible? La France est l’initiateur de l’accord de Paris, signé par plus de 190 états pour réduire les émissions de gaz à effets de serre avec l’objectif d’atteindre 1,5 degré. Depuis quelques années, Emmanuel Macron, élu président de la France en 2017, organise des sommets en parallèle des négociations sur le Climat. En décembre 2017, sa première action climatique,  le One Summit Planet, voit le jour en France, puis se déroule au Kenya. Dernièrement, il se décline en One Forest Summit, organisé au Gabon. Cet évènement fait toutefois l’objet de controverses notamment de la part de la société civile Gabonaise, peu impliquée.

Le Soft Power français 

Certains présentent les initiatives de la présidence française comme du soft Power. Le Soft power c’est la capacité d’un état à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur. Le Pari est-il réussi pour la France? Que représentent ces initiatives à l’échelle internationale des négociations? Quel est l’impact de ces initiatives au niveau international? Le One  Planet Summit, fait remarquer la présidence française en 2017, ne poursuit pas  les négociations des Conférences des Nations Unies sur le Climat. Il s’intègre dans la continuité du renforcement de grandes coalitions entre différents acteurs du secteur privé et publiques, de la société civile ainsi que des personnalités dans la lutte contre le changement climatique.  

Première ministre de la Barbade, Mia Mottley au mileu à la COP 27/ Credit Photo: Houmi Ahamed-Mikidache
Première ministre de la Barbade, Mia Mottley au milieu lors d’une conférence de presse à la COP 27/ Credit Photo: Houmi Ahamed-Mikidache

Un Sommet de réflexions

Quelques années plus tard, Emmanuel Macron réitère donc une autre forme d’initiative: l’organisation d’un Sommet de réflexions sur de nouvelles voies pour réformer le système financier. Cette fois-ci , il collabore directement avec une représentante des pays du Sud, remarquée pour ces positions fermes, franches et percutantes, Mia Mottley. Emmanuel Macron s’en est fait une alliée. 

Première Ministre de la Barbade depuis 2018, Mia Mottley, ancienne avocate, fait parler d’elle depuis quelques années au niveau international. Ses prises de paroles à la COP 26 à Glasgow ( Ecosse) et à la COP 27 ( Charm El Cheikh, Egypte) sont remarquées et impressionnent. Sa lutte pour défendre les droits des pays en développement marque les esprits. Elle fait partie des personnes qui ont tapées du poing sur la table à la COP 27 pour l’adoption historique d’un fonds pour les pertes et dommages. Mia Mottley est à l’origine de l’agenda de Bridgetown, une initiative lancée à Charm El Cheikh qui a donc permis la mis en place du fonds pour les pertes et dommages. L’agenda de Bridgetown permet de mobiliser du financement pour le climat à grande échelle, des financements innovants.

A Charm El Cheikh, Emmanuel Macron et Mia Mottley décident ensemble d’organiser ce sommet à Paris pour réformer la finance globale. Ambitieux? L’idée est de pouvoir stimuler la réforme des institutions de Bretton Woods, ces banques nées après la seconde guerre mondiale , qui aujourd’hui ne répondent pas aux différents défis internationaux: la crise climatique, la pauvreté et les enjeux de développement. A Paris, cette semaine, une quarantaine de chefs d’État et de représentants de gouvernement se côtoieront. Tous les continents devraient être représentés. Les propos limpides de Mia Mottley sont attendus.  

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