Le 9ème Sommet Africités ouvre ses portes ce mardi 17 mai dans la ville de Kisumu au Kenya. Pour la première fois, une ville intermédiaire accueille la 9ème édition de ce Sommet, organisé tous les trois ans dans une ville africaine.
Par Era Environnement
Kisumu, troisième plus grande ville du Kenya, a mis en place un Village Africités au stade Jomo Kenyatta et ses alentours afin d’accueillir participants et exposants venus des quatre coins de la planète, avec la présence de nombreuses personnalités. Plus de 3500 délégués du monde entier et plus de 2000 autorités locales vont séjourner dans la ville de Kisumu durant 5 jours. Cette ville est historiquement un lieu d’échange. Kisumu est la contraction de deux mots Ki et Sumo. En langue Luo, l’une des langues locales du Kenya, Kisumu signifie littéralement lieu de troc. Durant le Commonwealth d’Afrique de l’Est , Kisumu était le principal port du lac Victoria, connu sous le nom de Port Florence. Fondée au début du XIXe siècle, en tant que principal terminal intérieur du chemin de fer ougandais construit par les Asiatiques, la ville de Kisumu témoigne encore aujourd’hui d’une certaine influence asiatique, et elle s’est toutefois fortement urbanisée.
« Au moment où nous nous réunissons pour délibérer sur la manière dont nous pouvons établir une transition vers un nouveau paradigme urbain et libérer le potentiel des villes intermédiaires pour favoriser le développement inclusif et la réalisation de nos ODD et de toutes les autres initiatives de développement socio-économique, nous devons garder à l’esprit que l’Afrique devient de plus en plus urbanisée », rappelle le Président Uhuru Kenyatta, présent lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet. Et de préciser : « un taux d’urbanisation sans précédent a vu 1086 villes intermédiaires abriter 174 millions de personnes représentant 36% de la population urbaine totale de notre continent et contribuant à environ 40% du PIB de notre continent ».
Pour une meilleure prise en compte des priorités
La progression du taux d’urbanisation pose question en Afrique notamment. Les villes produisent entre 71 % et 75 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES), mais ne sont pas pris en compte. Cités et Gouvernement Locaux ( CGLU Afrique) plaide pour la territorialisation des Contributions Déterminées Nationales et l’adoption d’une approche ascendante de leur définition, à partir des Contributions déterminées localement (CLD). « La réalité de notre continent se reflète dans la manière dont nous traitons nos villes intermédiaires. Les villes intermédiaires sont votre cible clé de gouvernance. Traitez-les bien et elles traiteront bien les citoyens africains, traitez-les mal et nous échouerons dans nos progrès », a déclaré Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général de CGLU: Afrique. Présent également lors du Sommet, Ralia Odinga, ancien opposant politique kenyan, devenu Haut représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures, s’est prononcé pour la création d’un Fonds africain pour les infrastructures afin de financer le déficit monétaire nécessaire dans ce domaine en Afrique. « L’Afrique a besoin de 170 milliards de dollars par an pour pouvoir répondre à ses besoins en infrastructures mais accuse un déficit d’environ 110 milliards de dollars. Et d’ajouter : « Nous pouvons travailler avec plusieurs institutions pour établir ce fonds car nous avons identifié que l’Afrique a des capitaux inutilises tels que des fonds souverains, des fonds de pension, et des fonds d’assurance ». L’ancien président des Seychelles, Danny Faure, autre ancienne figure politique présente lors du Sommet a souligné la nécessité d’une infrastructure stratégique bancable basée sur les données. « Il est important que nous fondions nos interventions sur des faits et des données qui nous montrent où nous en sommes en termes de développement».
Lupita Nyongo, première Ambassadrice de Bonne Volonté d’Africités
Cette première journée du sommet était également consacrée à la diaspora. La diaspora africaine compte environ 150 millions de personnes d’ascendance africaine réparties dans toutes les régions du monde. L’Union africaine considère la diaspora africaine comme la sixième région d’Afrique. Consolider les relations entre l’Afrique Mère Patrie et sa Diaspora et toutes les dimensions à donner à ces relations était au cœur des débats de la Journée de la Diaspora. Il s’agit d’un agenda clé pour assurer la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Sa contribution au développement économique est supérieure à l’aide publique des institutions internationales. « Kisumu est la maison de mes ancêtres et j’ai été témoin de visu de son potentiel. La ville a tant à offrir et je peux enfin voir son énergie vibrante être mise à profit grâce au leadership radical de son gouverneur, mon père, le Professeur Peter Anyang, », décrit l’actrice kenyane dans un message vidéo retransmis lors du Sommet. Reconnue au niveau international et plusieurs fois récompensée, Lupita Nyongo est la première Ambassadrice de Bonne Volonté d’Africités.