Nairobi : Première conférence internationale sur l’Economie Bleue

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Nairobi : Première conférence internationale sur l’Economie Bleue

Le  Kenya organise en partenariat avec le Canada et le Japon la première conférence internationale sur l’économie bleue. Cette conférence soutenue par la Banque Mondiale a pour objectif d’exploiter le potentiel des océans, des mers, lacs et rivières pour améliorer les vies des femmes et des jeunes, et des autochtones vivant notamment dans les pays  en voie de développement. Autres ambitions : Mettre en avant  les dernières innovations scientifiques, et meilleures pratiques de conservation des eaux pour le bien être des générations futures et s’engager à agir concrètement avec des actions pratiques permettant une transition mondiale vers une économie bleue durable. Pas facile.  Le concept d’économie bleue  regroupe des activités commerciales  liées à la mer, aux océans, aux lacs, aux rivières. Avec un risque : les changements climatiques et la destruction de l’environnement par les hommes. Comment obtenir une économie bleue durable ? Le comté de  Homa Bay, situé dans la province de Nyanza,  l’une des sept provinces du Kenya est  connu pour son Port de Pêche. Pour Hamilton Orata, Vice-gouverneur , présent avant l’ouverture de la conférence, Homa Bay a un énorme potentiel de développement, mais doit faire face aux conséquences du changement climatique,  prendre en considération ses voisins et sensibiliser la population. Le Comté détient 60% du Lac Victoria et partage ses eaux  avec avec l’Ouganda et la Tanzanie. Entretien.

Comment votre population, notamment les femmes comprennent l’économie Bleue ?

Ma population vit de l’Economie Bleue depuis toujours et c’est très important pour nous. Même si elle ne comprend pas tout ce qui implique l’économie bleue.  Les hommes  pêche et les femmes s’occupent de la vente. Elles ne vont jamais pêcher, par contre. Elles se chargent uniquement du commerce. Nous avons une population de 1,2 millions de personnes et la plupart d’entre elle, vivant autour du Lac, dépend de ses ressources.

Qu’attendez-vous de cette conférence?

Nous voulons que la pêche  soit perçue comme une valeur ajoutée au développement économique de notre comté. Nous sommes une autorité locale, mais nous dépendons largement de l’Etat Central.  Nous voulons  utiliser nos ressources en profondeur  en tenant compte des changements climatiques. Avec les changements climatiques, nos pratiques traditionnelles sont remises en cause: la météo traditionnelle n’est plus fiable et ne permet plus de gérer les cultures vivrières . Le rythme de pluies est différent.  Il y a aussi de nombreux déchets  dans le lac et c’est un réel défi auquel nous devons prêter attention. L’érosion est de plus en plus importante. Ce que nous vivons est grave et les trois pays doivent travailler ensemble pour obtenir une économie bleue durable.  Nous n’avons pas utilisé le lac Victoria à son niveau optimal. Nous devons aussi utiliser le captage d’émission de carbone bleue dans nos eaux comme cela se fait avec l’émission de carbone verte dans les forêts. L’irrigation, aussi, serait l’une des solutions est pourrait renforcer la production agricole. Mais les traités et Conventions au sein de l’Union Africaine  ne sont pas appliqués. Nous devons aussi  développer notre potentiel touristique . Devenir une destination prisée par les touristes, comme le Water Front à Cape Town en Afrique du Sud, est possible.

Quelles sont vos actions pour préserver l’environnement?

En tant qu’ autorité locale, nous préservons l’environnement. Nous avons décidé de dissuader la population de couper les arbres et nous les  encourageons à planter des arbres pour que nos eaux puissent être protégées. Nous encourageons les jeunes à planter des arbres pour que ces arbres puissent nourrir le lac. C’est notre stratégie à l’égard de la jeunesse et de la population en général. Nous les encourageons à planter des arbres autour du lac, plus précisément près des châteaux d’eau. Mais les moyens nous manquent. Nos ressources sont limités.

Propos recueillis par Houmi Ahamed-Mikidache

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