Le Fonds vert pour le climat (FVC) a publié son premier rapport sur le financement sur l’action climatique
Par Houmi Ahamed-Mikidache
Le Fonds vert pour le climat (FVC) a publié son premier rapport, « rapport d’étape 1 » sur l’action climatique . Ce rapport souligne les progrès réalisés dans le financement du climat dans les pays en développement de 2020 à 2023. Avec un portefeuille de 216 projets d’une valeur de 12 milliards de dollars et des actifs sous gestion, y compris un cofinancement de plus de 45 milliards de dollars, le Fonds vert pour le climat se présente comme le plus important fonds dédié au climat soutenant des projets d’adaptation et d’atténuation dans 129 pays.
Efficience et efficacité améliorées
Le rapport souligne qu’au cours des dernières années, l’organisation a considérablement modifié sa stratégie et ses opérations, ce qui a amélioré son efficacité. Le financement climatique a été fourni plus rapidement à ceux qui en avaient le plus besoin, tandis qu’il continue d’investir dans des projets transformationnels qui permettent de nouvelles solutions climatiques et de nouveaux marchés. « Ce rapport montre les excellents progrès réalisés, l’amélioration de l’efficacité et de l’impact obtenus pendant la première étape du fonds, devenant véritablement la plaque tournante du financement climatique international », a déclaré Henry Gonzalez, directeur exécutif du Fond vert pour le Climat par intérim. Le Fonds vient de nommer Mafalda Duarte, directrice générale, qui commencera officiellement son mandat en juillet 2023 et reprendra les fonctions de Yannick Glemarec, qui a dirigé le Fonds et a terminé son mandat en avril 2023.
Le Fonds vert pour le climat (FVC), opérationnel en 2015 en tant que fonds dédié pour aider les pays en développement à passer à des voies de développement à faibles émissions et résilientes au changement climatique est une institution juridiquement indépendante hébergée par la Corée du Sud. Elle dispose de son propre Secrétariat avec la Banque mondiale comme administrateur. Les 24 membres du Comité d’administration de ce Fonds, avec une représentation égale des pays développés et en développement, et le soutient du Secrétariat, travaillent à l’opérationnalisation du Fonds et à la mise en œuvre de sa vision depuis leur première réunion en août 2012.
Le rapport du Fonds vert pour le climat décrit la nouvelle approche de l’institution. D’une organisation qui canalise le financement climatique, le Fonds se perçoit désormais comme un catalyseur des volumes de financement beaucoup plus importants provenant de sources privées et publiques. D’après les auteurs du rapport, cela devrait permettre au marché vert de se développer et d’aider les pays en développement à atteindre et à dépasser des objectifs climatiques ambitieux conformément à l’Accord de Paris. Mais l’objectif climatique de 100 milliards de dollars d’ici 2020 n’a pas été atteint et ces ressources devaient passées notamment par le Fonds vert pour le climat.
Autre point, selon certains experts du climat dans les pays en développement, notamment en Afrique, les conditions d’accès au fonds sont toujours aussi difficiles, notamment pour l’adaptation. D’après un rapport publié en mars 2022 intitulé “ Le financement de l’adaptation par fonds parvient-il aux pays les plus vulnérables ?”, les états qui ont une plus grande capacité gouvernementale à préparer des propositions solides ont connu un plus grand succès dans la concurrence pour les fonds, tandis que des pays comme l’Érythrée, la Somalie ou le Yémen qui ont une capacité plus faible n’ont pas pu accéder au financement.
Dans son rapport d’étape 1, le fonds vert pour le climat indique pourtant que son portefeuille (projets approuvés) a considérablement augmenté, en doublant sa taille et en atteignant la barre des 10 milliards de dollars en 2021. Au moment de la publication de l’étude, le Fonds vert pour le climat a engagé plus de 12 milliards de dollars avec plus de 200 projets. 87 pour cent des projets approuvés sont en cours d’exécution, passant la barre des 9 milliards de dollars en 2022. Les décaissements des projets ont dépassé 3 milliards de dollars, soit plus du triple du volume des ressources déployées sur le terrain depuis la mobilisation initiale des ressources du Fonds.
Quelle est la prochaine étape ?
Les priorités stratégiques du Fonds vert pour le climat en matière d’adaptation, d’innovation, d’accès direct et de mobilisation du secteur privé se sont reflétées dans les programmes du Fonds vert pour le climat, plusieurs programmes et projets de transformation ayant été approuvés notamment les diverses initiatives telles que la simplification et la rationalisation des processus de financement, la tenue de dialogues avec les pays et les partenaires afin de mieux comprendre leurs besoins et leurs défis en matière de financement, et l’amélioration significative de la rapidité d’exécution, de l’examen des propositions au décaissement des fonds.
Le Fonds se prépare à son deuxième réapprovisionnement. Les engagements pris par les pays envers le Fonds vert pour le climat détermineront leur capacité à soutenir d’autres projets climatiques futurs qui devront être intensifiés davantage pour aider les pays en développement à répondre efficacement à la crise climatique dans les années à venir.
Le Conseil étudie actuellement un projet de plan stratégique pour la période 2024-2027 qui est fondé sur les réussites et les leçons tirées du rapport sur l’étape 1 et sur les commentaires du vaste réseau de partenaires et d’intervenants du Fonds vert pour le climat. L’Institution affirme vouloir contribuer à favoriser les transitions systémiques dans des domaines critiques d’intérêt mondial : l’énergie, les systèmes alimentaires durables, les infrastructures résilientes au climat et la protection de la biodiversité.