Décryptage par Houmi Ahamed-Mikidache
Afin d’éviter la marginalisation des femmes, Les Nations Unies présentent cinq axes stratégiques ce vendredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des femmes. Autour du financement, ces axes stratégiques ont pour ambition de permettre aux femmes de saisir des opportunités. Mais les enjeux sont colossaux.
Investir en faveur des femmes, une question de droits humains
Le temps presse précisent les Nations Unies. La réalisation de l’égalité des sexes reste en effet le principal défi en matière de droits humains. Pourtant, les progrès en faveur des femmes profitent à tous souligne l’ONU. Mais, comment investir en faveur des femmes si les conditions de sécurité ne s’y prêtent pas?
Aux Comores, aujourd’hui, le SNJC, le Syndicat des journalistes Comoriens sonne l’alerte, sur facebook, sur la situation des femmes et des filles. Il revient sur le viol et l’assassinat d’une petite fille de 11 ans et 10 mois. « Cette fillette qui avait toute la vie devant elle a été violée, mutilée puis tuée.» Ce cas de viol n’est cependant pas le premier du genre, rappelle le Syndicat. Le silence des autorités pose question. Mais, l’opinion publique est choquée rapporte le SNJC.
« 3 semaines après ce drame, le criminel n’a toujours pas été retrouvé.» Les méthodes utilisées sont qualifiées d’inappropriées. « Il est regrettable qu’en 2024, le pays ne dispose pas de fichier [d’outils] servant à identifier, localiser les agresseurs sexuels .» Le SNJC, nouvellement membre de la Fédération Internationale des Journalistes, remercie les professionnels des médias enquêtant sur cette affaire. Deux femmes notamment sont en quête de vérité, indique le syndicat. Pour la journée internationale des droits des femmes, les journalistes comoriens appellent à la mise en place d’une base de données. Cette dernière pemettra d’identifier les auteurs de viols et agressions sexuelles, recommande l’organisation comorienne.
La violence contre les femmes et les filles a augmenté pendant la pandémie de COVID-19
Les questions de viol et d’agression sexuelle ont soulevé des questions ces dernières années. Selon l’ONU, la pandémie de COVID-19 a intensifié la violence contre les femmes et les filles et a également révélé et exacerbé de profondes inégalités structurelles, inversant des décennies de progrès dans la participation des femmes au marché du travail, l’augmentation du nombre de femmes vivant dans l’extrême pauvreté et l’augmentation du fardeau des soins non rémunérés et du travail domestique, qui aggravent tous les facteurs de risque et les facteurs de violence contre les femmes et les filles. La pandémie de COVID-19 et les conflits ont causé l’extrême pauvreté depuis 2020. 75 millions de personnes sont tombées dans l’extrême pauvreté, rappelle l’ONU.
Mettre fin à la pauvreté et adapter le financement
La journée internationale des femmes est perçue différemment en fonction des pays. Le temps consacré aux femmes va au-delà d’une journée dans certaines parties du monde. Aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie, le mois de mars est entièrement consacré à l’histoire des femmes. Ces pays mettent en lumière les réalisations et les contributions féminines. Bien qu’il existe des initiatives positives, mettant en avant les femmes, les difficultés du genre sont toutefois nombreuses au niveau mondial. La pandémie de COVID 19 et les conflits ont provoqué l’extrême pauvreté depuis 2020. 75 millions de personnes supplémentaires sont tombées dans l’extrême pauvreté, relève l’ONU.
Agir immédiatement est urgent précise l’organisation internationale. Plus de 342 millions de femmes et de filles éviteraient de vivre dans la pauvreté d’ici à 2030. La question de la pauvreté est donc mondiale. Mais les réponses sont ciblées. Ces réponses sont liées aux ressources financières des pays. Le président Sud Africain, Cyrille Ramaphosa l’a souligné lors du Nouveau Pacte financier mondial à Paris en Juin 2023 . Les pays de l’hémisphère Nord ont pu faire face financièrement au COVID19, contrairement aux pays du Sud global.
Une réponse adaptée en fonction des ressources
La réponse apportée par l’ONU est la mise en œuvre d’ un financement pour les femmes. Pour l’organisation internationale, à cause des conflits et la hausse des prix, 75 % des pays pourraient réduire leurs dépenses publiques d’ici 2025. Cela entraînerait des répercussions négatives sur la situation des femmes. Les dépenses publiques seraient amoindries. Pour l’ONU, passer à une économie verte et une société de soins est nécessaire. Le système économique actuel doit être adapté. Ce système affecte de façon disproportionnée les femmes. Certains proposent de passer à une économie verte et une société de soins, qui fait davantage entendre la voix des femmes.
Des femmes se battent et s’élèvent contre les inégalités. « L’accès à des capitaux abordables est la seule façon d’investir dans le développement durable, » explique Vera Songwe, Facilité et coprésidente du Groupe d’experts indépendant de haut niveau sur le financement climatique (Cameroun). Elle est sélectionnée parmi les 8 femmes championnes de l’environnement ce 8 mars ( Global Landscape Forum). La création d’entreprises et d’associations par les femmes pourrait-elle être la solution dans le domaine de la transition écologique? L’ONU conclu son plaidoyer pour les femmes par un appel à soutenir les agents de changements feministes. L’aide publique au développement consacré aux organisations féministes est de 0,13%.