ELECTION PRESIDENTIELLE AU GABON: LES ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX AU COEUR DES INTERETS INTERNATIONAUX 

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L’élection présidentielle au Gabon a lieu ce samedi 26 août. Pour la première fois, cette élection est accompagnée par des élections législatives et locales. Le président sortant Ali Bongo Ondimba se présente pour un troisième mandat, dans un contexte où l’opposition conteste sa légitimité. Au niveau international, le Gabon est plutôt perçu comme une figure exemplaire de la préservation de l’environnement, bien que décrié par la société civile. Explications. 

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Ce samedi 26 août, pour la première fois, trois élections ont lieu au Gabon, l’élection présidentielle, les législatives et les locales. Après deux mandats successifs, le président sortant Ali Bongo Ondimba, présente sa candidature, dans un contexte où l’opposition la désapprouve.  Elle conteste le processus électoral, l’exclusion de la diaspora et s’insurge contre le système politique. Pour le candidat  Albert Ondo Ossa, interviewé le 22 août sur TV5 Monde, le système politique actuel au Gabon est “un système politique liberticide ne permettant véritablement pas à la démocratie de s’exercer”. D’après un article de la BBC, publié ce vendredi, le candidat Ali Bongo  souhaite construire une nouvelle alliance sociale républicaine qui résoudra les liens entre chaque enfant et chaque terre du Gabon, 14 ans après sa première élection. 

Le Fonds gabonais d’investissement stratégique

D’après le rapport de l’Organisation, de la Coopération et du Développement Economique (OCDE), intitulé “Dynamique du développement en Afrique 2023”, publié récemment, le Gabon, pays riche en pétrole, ne figure pas parmi les pays d’Afrique Centrale aux contextes fragiles. Pourtant, comme pour tous les pays d’Afrique centrale, exportateurs de pétrole, ses investissements dans les services sociaux et infrastructures sont limités. En 2019, le Gabon, rapporte l’OCDE, a crée le Fonds Gabonais d’Investissement stratégiques (FIGIS) visant à intervenir dans trois secteurs stratégiques: le financement des infrastructures, l’accompagnement des petites et moyennes entreprises et le soutien aux secteurs sociaux. Ce fonds est financé à hauteur de 10% par la réallocation des recettes pétrolières et gère environ 2 milliards de dollars américains d’actifs, visant à atteindre une décarbonation nette nulle à l’horizon 2050.  

 En 2022, le Gabon  a annoncé à la presse son ambition d’émettre des obligations vertes. A travers le FIGIS, le Gabon prévoit d’émettre une obligation souveraine. Cette obligation verte serait comprise entre 100 et 200 millions de dollars américains, pour financer la construction de centrales hydroélectriques

Les défis 

Au niveau international, le Gabon, demeure au centre des enjeux environnementaux et fait figure d’exemple. L’intégration régionale en Afrique centrale est un défi, mais est présentée dans le rapport de l’OCDE comme la solution aux investissements durables. Les forêts d’Afrique centrale restées intactes ont une valeur estimée à 344 milliards de dollars américains, soulignent les auteurs du rapport. Le Gabon prévoit de vendre 90 millions de tonnes de crédit de carbone pour un prix allant de de 25 à 35 dollars américains. Le Gabon,  espère mobiliser 2 milliards de dollars américains pour la vente de crédit carbone. 25% de ces fonds seraient alloués à la gestion forestière et aux communes rurales, 25% au FIGIS, 25% au service de la dette du Gabon et 25% au budget national pour l’éducation, la santé et la résilience climatique. Les forêts gabonaises représentent 88% du territoire et ce pays de plus de 2 millions d’habitants détient la plus large couverture forestière d’Afrique Centrale. Le secteur forestier est le premier employeur privé du Gabon et le deuxième après l’Etat, précisent les auteurs du rapport. La société civile, elle, conteste la gestion gouvernementale de la couverture forestière du pays et la non inclusion des communautés rurales et côtières.

 A travers son “Plan Vert” décrit par l’OCDE, le Gabon a trois objectifs. Il veut se positionner comme le leader mondial du bois tropical certifié. Il souhaite valoriser le potentiel agricole et garantir la sécurité alimentaire et promouvoir une exploitation et une valorisation durable des ressources halieutiques. Le 16 août dernier, L’Agence Américaine de Financement pour le Développement International (DFC) a annoncé une assurance contre les risques politiques de 500 millions de dollars à l’appui d’une obligation pour la conservation marine au Gabon (Gabon Blue Bond). En collaboration avec The Nature Conservancy (TNC), le gouvernement du Gabon, et la Banque d’Amérique. L’Agence Américaine de Financement pour le Développement International (DFC) a fourni une assurance contre les risques politiques qui a permis au Gabon de convertir sa dette de 500 millions de dollars, ce qui devrait générer 163 millions de dollars en fonds dédiés à la conservation marine au cours des 15 prochaines années, rapporte l’institution financière américaine. 

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