Economie circulaire: “ La France risque de ne pas atteindre ses objectifs fixés pour 2025”- Rapport Commission Européenne 

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Economie circulaire: “ La France risque de ne pas atteindre ses objectifs fixés pour 2025”- Rapport Commission Européenne 

Par Houmi Ahamed-Mikidache

La commission européenne publie aujourd’hui un rapport, intitulé « Waste Early Warning Report » (Rapport d’alerte rapide sur les déchets). Ce rapport recense les Etats membres qui risquent de ne pas atteindre les objectifs de recyclage des déchets municipaux et des déchets d’emballages fixés pour 2025 et l’objectif de réduction de la mise en décharge des déchets fixé pour 2035. La France en fait partie.

La situation en Europe

18 États membres risquent de ne pas atteindre l’un des objectifs de 2025 ou les deux. L’Estonie, la Finlande, la France, l’Irlande, la Lettonie, le Portugal, l’Espagne et la Suède pourraient ne pas atteindre l’objectif relatif aux déchets municipaux. La Bulgarie, la Croatie, Chypre, la Grèce, la Hongrie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie risquent de ne pas atteindre les objectifs fixés pour les déchets municipaux et l’ensemble des déchets d’emballages pour 2025. 

Certains pays continuent également à mettre en décharge la majeure partie de leurs déchets municipaux et n’atteindront probablement pas l’objectif de mise en décharge fixé pour 2035. Neuf États membres sont en passe d’atteindre les objectifs de 2025 : Autriche, Belgique, République tchèque, Danemark, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et Slovénie.

Sur la base de l’analyse des données collectées  et des politiques actuelles dans le domaine de la gestion des déchets, la France est considérée comme risquant de ne pas atteindre l’objectif de 55 % fixé pour 2025 en ce qui concerne la préparation en vue du réemploi et le recyclage de ses déchets municipaux. Le pays risque de ne pas atteindre l’objectif de 50 % d’ici 2025 qui s’applique spécifiquement aux emballages en plastique.  

A Nancy, des poubelles à couvercles jaunes destinées aux emballages/Crédit Photo: @eraenvironnement

Les chiffres en France

Selon les données du rapport,  le taux de recyclage en France est en augmentation constante, passant de 42,9 % en 2016 à 45,1 % en 2018, mais il a diminué depuis. En 2020, il s’élevait à 42,7 %. En outre, de nouvelles règles de calcul du recyclage des déchets commencent à s’appliquer , ce qui pourrait entraîner une baisse des taux de recyclage. Le taux de mise en décharge est passé de 22,4 % en 2016 à 18,1 % en 2020, se rapprochant ainsi de l’objectif fixé pour 2035. La France présente un taux d’incinération des déchets municipaux relativement élevé: il était de 38,1 % en 2020, un chiffre supérieur à la moyenne de l’UE qui s’établit à 27 %. 

Les taux de recyclage des déchets d’emballages en France sont supérieurs aux objectifs de recyclage, soit 65,6 % en 2019 par rapport à l’objectif de 65 %. La France a atteint les objectifs pour la plupart des types de déchets d’emballages (papier et carton, métal, bois et verre). Cependant, le taux de recyclage des déchets d’emballages en plastique  est loin de l’objectif de 50 % (26,9 % en 2019). Le pays est confronté à plusieurs difficultés.  

Le casse-tête du tri à la source des biodéchets couplé au plastique 

La collecte et le traitement des biodéchets municipaux pose question et sont insuffisants. La collecte séparée des biodéchets n’est pas courante dans le pays. Il y a une insuffisance de collecte de biodéchets et un effort à faire en matière de mise à disposition d’infrastructures. Il y a nécessité à multiplier les usines de compostages et les digesteurs, des réacteurs à biogaz, un procédé de digestion anaérobie des matières organiques de diverses provenances.  Mais la question des biodéchets, des déchets organiques est selon le rapport un problème récurrent en Europe qui constitue un tiers des déchets municipaux.  

 En ce qui concerne le plastique, en France, seule une petite partie de la population est couverte par un système de collecte séparée souligne les auteurs du rapport.  Le système de collecte de captage des emballages en plastique est déficient. L’introduction de systèmes de consigne pour les emballages en plastique peut augmenter ces taux de captage. Les régimes de responsabilité élargie des producteurs ne couvrent pas les déchets d’emballages en plastiques commerciaux. En outre, dans certaines régions du pays, ces régimes ne couvrent pas tous les types d’emballages en plastique. 

Les recommandations: une note d’espoir? 

D’après la commission européenne, la France a introduit de nombreuses nouvelles mesures  qui devraient permettre d’améliorer les résultats dans les années à venir. Mais il faut une période d’observation sur du long terme pour observer les effets précisent les auteurs du rapport, en recommandant d’intensifier considérablement les efforts pour atteindre les objectifs fixés pour 2025. Pour améliorer la gestion de ces déchets plastiques et municipaux, le rapport préconise à la France de soutenir la préparation en vue du réemploi des déchets municipaux et les systèmes de réemploi des emballages, d’améliorer le tri et la collecte des biodéchets à la source et veiller à ce que les capacités consacrées à leur traitement soient suffisantes. Le rapport recommande aussi à la France de mettre en œuvre un système de paiement aux déchets qui couvre l’ensemble de la population et incite davantage le public à trier les déchets à la source. Les auteurs du rapports conseillent à la France d’améliorer et d’étendre  les systèmes de collecte séparée, en particulier pour les déchets plastiques, en garantissant la collecte de  tous les  types de déchets d’emballages en plastique.  

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