COP23- Madagascar : Conférence régionale sur la surveillance maritime des pêches
Madagascar accueillera du 18 au 21 juillet prochain la deuxième conférence des ministres des pêches des Etats du Sud-Ouest de l’océan Indien. Explications.
Par Houmi Ahamed-Mikidache
Madagascar accueillera du 18 au 21 juillet prochain la deuxième conférence des ministres des pêches des Etats du Sud-Ouest de l’océan Indien. Dans le cadre du Plan régional de surveillance des pêches (PRSP), huit Etats ainsi que l’Union européenne (UE), mais aussi des représentants de l’Afrique du Sud, de la Somalie et des Maldives participeront aux travaux de la conférence. 10 ans après la création du Plan régional de surveillance des pêches, cette conférence est une opportunité de présenter les réussites de ce mécanisme régional de coopération contre la pêche illégale et de réitérer l’engagement des Etats à poursuivre leurs efforts collectifs, précise un communiqué de la Commission de l’Océan Indien (COI).
« Le PRSP témoigne de l’utilité de la coopération, en l’occurrence dans la lutte contre la pêche illicite non reportée et non règlementée (INN) qui reste une menace pour les économies du Sud-Ouest de l’océan Indien, » explique Hamadi Boléro le Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien (COI). Et d’ajouter : « Quelque 6,4 millions de km2 de zones économiques exclusives ont pu être préservées et ce mécanisme est ainsi devenu une composante majeure du partenariat COI-UE pour la préservation des ressources halieutiques, particulièrement thonières. »
Les données
Selon la FAO, environ 20% des captures totales des thonidés dans le Sud-Ouest de l’océan Indien proviennent de la pêche INN, ce qui représente 400 millions de dollars à la première vente soit un milliard de dollars en termes de valeur ajoutée annuellement : un manque à gagner considérable pour les économies de la région. Conscients de cet enjeu économique mais aussi écologique et sécuritaire, les ministres des Pêches des huit Etats participants signeront, à l’issue de la conférence, une déclaration commune visant à renforcer ce mécanisme régional de lutte contre la pêche illicite non reportée et non réglementée.
En amont de la conférence, une centaine d’experts nationaux et internationaux vont dresser le bilan des activités et des progrès réalisés par le PRSP sur le plan juridique, technique et humain. Ils élaboreront notamment un système de financement durable. « Nous avons aujourd’hui tous les critères pour devenir un centre d’excellence pour la région : la mutualisation des efforts issus du PRSP constitue un volet majeur de nos activités », relève Sunil Sweenarain, coordinateur du programme SmartFish de la COI financé par l’Union Européenne.
Que représente le Plan Régional de surveillance des pêches ?
Le Plan régional de surveillance des pêches est mis en œuvre depuis dix ans par les cinq Etats membres de la COI : Union des Comores, France/Réunion, Madagascar, Maurice et Seychelles. Il s’est élargi, depuis 2014, à trois Etats côtiers du continent, à savoir le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie. Avec l’appui financier de l’Union Européenne, le PRSP ambitionne de réunir les moyens humains, maritimes et aériens des huit Etats participants pour planifier, coordonner et conduire des missions de patrouille conjointes en mer. Autres objectif : fluidifier l’échange d’informations concernant les activités de pêche dans la région et à renforcer la capacité des pays à répondre aux mesures internationales de lutte contre la pêche illicite non reportée et non réglementée.
Un financement multiple
Le PRSP est financé initialement par la Direction générale des Affaires maritimes de l’UE, puis, à partir de 2014 grâce aux ressources du Fonds européens de développement mobilisées à travers le programme SmartFish. Depuis 2015, la composante régionale du projet SWIOFish1, mise en œuvre par la Commission de l’océan Indien, apporte son soutien technique et financier aux activités du PRSP sur les fonds de la Banque mondiale. Véritable mécanisme de coopération, les Etats participants s’engagent matériellement, financièrement et humainement dans le PRSP.
Présidentes de la COP 23 prévue au mois de novembre prochain, les îles Fidji, petit Etat Insulaire du Pacifique, ont affirmé récemment vouloir montrer au monde les conséquences des changements climatiques sur les Petits Etats insulaires, comme la hausse du niveau des océans et l’accentuation de certains phénomènes météorologiques. D’après Frank Bainimarama, le premier ministre des îles Fidji, la COP 23 va permettre aux nations vulnérables d’ avoir accès au financement de l’adaptation , d’ avoir accès à l’énergie, à l’eau potable et à l ’assurance liées aux catastrophes et aux risques climatiques.
Lors de la COP 22, M. Manuel Barange, directeur de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), avait annoncé que son organisation avait lancé un package pour la résilience climatique d’une valeur de 3,5 milliards de dollars pour la période 2017-2020, en partenariat avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Une de ses missions : financer la pêche, la sécurité maritime et les systèmes de prévention.