INTERVIEW. Présent à Paris à la Conférence internationale sur le climat, le président sénégalais revient sur les initiatives liées à l’électrification du continent.
Le Point Afrique : Vous avez évoqué, dans votre allocution d’ouverture de la COP21, la création d’un Fonds pour l’électrification de l’Afrique financé par le Fonds vert. Pensez-vous à l’initiative sur l’électrification de l’Afrique de la Fondation Borloo ?
Macky Sall : Je parle d’un fonds géré par les Africains. La Fondation Borloo travaille avec les Africains sur la question du Fonds pour l’électrification. Nous avons les mêmes combats. Il est engagé comme nous. C’est quelque chose qu’il faut saluer.
Qu’entendez-vous par “harmonisation des initiatives sur l’énergie” en Afrique ?
Il y a énormément d’initiatives : l’initiative américaine, l’initiative de la Banque mondiale. On parle également du Fonds mondial pour l’environnement… Il faut plus de visibilité dans l’accès aux fonds, avec des procédures transparentes et souples. Autrement, c’est toujours la même chose. Les ressources financières sont théoriquement disponibles, mais on ne peut pas y accéder.
Quelle attitude allez-vous adopter à l’endroit du charbon en Afrique ?
J’ai dit que j’ai changé de perspective. Je ne vais pas lutter contre le charbon [en Afrique], mais, dans mon pays, je vais essayer d’atténuer l’impact du charbon. Nous étions partis un peu comme tout le monde dans cette voie. Je me rends compte que si nous sommes accompagnés un peu par le solaire, nous pouvons maintenir l’utilisation du charbon à un niveau minimum.
Vous croyez à un accord contraignant ?
Oui, j’y crois, et il faut continuer le plaidoyer. Il faut que les pays pollueurs comprennent qu’ils ont une responsabilité historique dans la protection de notre planète. Nous devons ensemble être solidaires, mais il y a une différenciation qu’il faut observer. Et il faut que les pays pollueurs assument leurs responsabilités.
Vous en avez parlé avec le président Obama ?
On a évoqué légèrement le sujet au déjeuner [hier], mais j’espère pouvoir le faire changer d’avis.