COP 28: Publication du rapport de synthèse servant au Bilan Mondial- ONU

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COP 28: Publication du rapport de synthèse servant au Bilan Mondial-ONU

Le rapport de synthèse du dialogue technique publié ce vendredi résume 17 conclusions techniques clés des discussions sur le Bilan Mondial. Introduit dans l’accord de Paris, le bilan Mondial doit être présenté tous les 5 ans. Il fera l’objet de discussions pendant la COP28.

Explications.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Le rapport de synthèse du dialogue technique publié ce vendredi résume 17 conclusions techniques clés des discussions sur le Bilan Mondial. Introduit dans l’accord de Paris, le bilan Mondial doit être présenté tous les 5 ans. Il sera au centre des débats lors de la 28ème Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP28) aux Emirats Arabes Unis du 30 novembre au 12 décembre. Ce sommet de la COP28 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, portera sur la façon dont les pays tirent parti des conclusions du rapport sur le Bilan mondial. Un bilan mondial dont l’objectif est de limiter la hausse des températures à 1,5 degré Celcius et faire face aux impacts du changement climatique.

Pour l’intensification des énergies renouvelables

D’après la Convention Cadre de l’ONU sur le Climat, le rapport de synthèse publié ce jour indique clairement qu’il y a des progrès, mais qu’il reste encore beaucoup à faire. Bien qu’il existe des lacunes bien connues, les conclusions techniques ont mis en évidence les possibilités existantes et émergentes. Pour la Directrice de la European Climate Foundation, Laurence Tubiana, ancienne chef de la délégation française à la COP 21, architecte de l’accord de Paris, le bilan mondial est important comparé à d’autres documents, parce qu’il engage la responsabilité des gouvernements. « Les Etats ont pour obligation de présenter une nouvelle contribution d’ici 2030 et elle doit être plus ambitieuse que les précédentes, » relève-t-elle lors d’une réunion d’explications sur la publication du rapport de synthèse ce vendredi.

Un des éléments présenté dans le rapport est la recommandation sur l’intensification des énergies renouvelables et l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles. Ces données sont indispensables pour une transition énergétique juste vers la neutralité carbone ( art. 116, page 20). Atteindre la neutralité carbone est décrit comme un concept permettant d’équilibrer les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre.

« Des lacunes qui ne peuvent être effacées »

« Il y a quelques points positifs qui méritent d’être célébrés, comme l’adoption rapide de l’énergie renouvelable et des véhicules électriques au cours des dernières années. De nombreux pays se sont ralliés aux objectifs de neutralité carbone et ont adopté d’importantes lois sur le climat », approuve Ani Dasgupta, président-directeur général, World Resources Institute, un organisme de recherche mondial. Et de poursuivre: « Mais dans l’ensemble, le rapport constate qu’il y a plus de lacunes que de progrès, des lacunes qui ne peuvent être effacées que par un changement transformationnel entre les systèmes comme l’énergie, l’alimentation, la terre et les transports ».

La présidence de la COP 28, critiquée par la société civile pour son utilisation massive des énergies fossiles, donne raison aux conclusions de ce rapport et appelle à l’action.  » Nous devons agir avec « ambition et urgence » pour réduire les émissions de 43 % d’ici 2030: la présidence de la COP28 a présenté un programme d’action ambitieux centré sur l’accélération d’une transition énergétique juste et bien gérée qui ne laisse personne de côté, la fixation du financement climatique, en mettant l’accent sur la vie et les moyens de subsistance des personnes, et tout sous-jacent avec une inclusion totale », explique à l’issue de la publication du rapport, Sultan Al Jaber, président de la COP 28.

Pour Ani Sasgupta, à la COP 28 les dirigeants du monde doivent présenter un plan comprenant une action rapide d’un passage de l’utilisation des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Il lance également un autre appel. « Les pays riches doivent fournir beaucoup plus de fonds pour aider les pays en développement à faire la transition vers une économie meilleure, une économie qui sort les gens de la pauvreté et qui permet aux gens de résister aux inondations et aux sécheresses, tout en protégeant la nature et en réduisant considérablement les émissions », souligne-t-il.

« Une base scientifique et technique solide »

Le bilan mondial a commencé avec une phase de collecte de données en 2021, recueillant un large éventail de contributions des Parties, des organismes internationaux et des parties prenantes non Parties. « Il est nécessaire que « Les gouvernements, entreprises, collectivités et autres intervenant clés étudient attentivement les conclusions du rapport comprennent les enjeux et les mesures ambitieuses à mettre en œuvre », exhorte Simon Stiel, Secrétaire exécutif de la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique.

Pour la rédaction de ce rapport, un dialogue technique a été mené à travers trois réunions en 2022 et 2023 et a été présidé, avec l’aide du secrétariat des Nations Unies sur le changement climatique, par deux co-facilitateurs, Farhan Akhtar et Harald Winkler, nommés respectivement par les pays développés et en développement. Un processus d’équité présenté par les Nations Unies depuis le début des négociations. La discussion technique portait sur de nombreux sujets, y compris l’atténuation, l’adaptation et le soutien, ainsi que les pertes et dommages et les mesures d’intervention. L’ambition et l’équité étaient au cœur de tous ces sujets, tous fondés des données scientifiques disponibles et fiables.

« Les dialogues techniques ont été fondés sur les meilleures données scientifiques disponibles, s’appuyant sur les dernières conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et d’autres sources de connaissances, avec une large participation d’experts et de parties prenantes non-Parties de divers horizons », fait remarque Farhan Akhtar. Ce rapport de synthèse devrait servir de base scientifique et technique solide pour la conclusion du premier bilan mondial à Dubaï, aux Émirats arabes unis, à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP28.

« Plus de 137 parties prenantes non parties ont soumis leurs commentaires sur leurs actions et leur soutien aux objectifs de l’Accord de Paris, au total plus de 170 000 pages de soumissions écrites ont été reçues, et nous avons eu plus de 252 heures de réunions et de discussions au cours des trois réunions du dialogue technique – en plénières, tables rondes et cafés mondiaux. Comme le montrent les conclusions techniques du rapport, il faut beaucoup plus maintenant, sur tous les fronts et par tous les acteurs, pour atteindre les objectifs à long terme de l’Accord de Paris », déclare Harald Winkler, l’autre co-facilitateur de l’étude.

Alors que le changement climatique menace tous les pays, l’étude démontre que les mesures d’adaptation et de prévention doivent s’intensifier. Réduire les pertes et dommages est nécessaire notamment pour les personnes vulnérables aux catastrophes ( point clé 9,page 25). Le bilan mondial se tient tous les cinq ans et est destiné à éclairer la prochaine série de contributions déterminées au niveau national à présenter d’ici 2030.

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