COP 28: Les négociations reprennent, dans un contexte tendu

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La session technique de négociations organisée tous les ans, quelques mois avant la conférence internationale sur le climat, s’ouvre aujourd’hui dans un contexte tendu. Démonstration.

Par Houmi Ahamed-Mikidache

« Le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Météorologie et celui du Groupe d’expertsi intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) indiquent clairement que le changement climatique s’accélère et que nous accusons du retard dans notre action. Je suis conscient des difficultés auxquelles vous faites face, en portant deux chapeaux à cette session. Il y a une tension temporelle entre l’intérêt national et le bien commun mondial. J’exhorte les délégués à être courageux et à voir le bien commun, vous pouvez aussi servir votre intérêt national en agissant en conséquence », déclare à l’ouverture de la session de négociations à Bonn, Simon Stiel, secrétaire exécutive de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, et ancien ministre de la résilience climatique et de l’environnement de la Grenade dans les Caraïbes.

Pour Madeleine Diouf Sarr, Présidente du groupe des Pays les Moins Avancés, dans les négociations de l’ONU sur le changement climatique, les progrès de la conférence de Bonn permettront le succès de la COP 28 à Dubaï. » Nous devons jeter les bases d’une décision à la COP 28 qui facilite la réduction des émissions mondiales conformément à l’objectif de 1.5° C et à un meilleur accès à la finance climatique à nos pays, afin que nous puissions faire face aux impacts du changement climatique », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié en amont de la session annuelle de Bonn.

Extrêmement vulnérables aux chocs environnementaux et économiques, et réaffirmant être touchés de manière disproportionnée par la crise climatique, les pays du groupe des PMA négocient ensemble lors des négociations des Nations unies sur le climat afin de faire avancer leurs intérêts communs en faveur soulignent-ils d’une réponse mondiale juste et ambitieuse au changement climatique. Ils s’allient aussi avec d’ autres groupes de pays en développement sur des points clés.

Composé de 46 pays d’Afrique, d’Asie-Pacifique et des Caraïbes, comptant plus d’un milliard d’habitants, le groupe des Pays les Moins avancés se dit préoccupé sur la portée des négociations à Bonn concernant l’imprégnation commune des pertes et préjudices et de l’adaptation dans le Bilan mondial. »Bonn est la dernière occasion de mener des discussions techniques qui alimenteront la phase politique du bilan mondial d’ici à la COP 28. Le Bilan mondial doit déboucher sur une ambition accrue et un financement climatique plus important, afin de nous mettre sur la voie d’une limitation du réchauffement à 1,5 °C. Nous sommes préoccupés par le fait qu’à l’heure actuelle, les considérations relatives aux pertes et  préjudices soient diluées dans l’adaptation, dans le cadre du processus du Bilan mondial » , explique la présidente du Groupe des PMA .

Intégré dans l’Accord de Paris, conclu lors de la COP 21 en 2015, le Bilan mondial permet d’évaluer les efforts des états, des collectivités ou encore des entreprises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, rehausser le financement et permettre aux pays de s’adapter au changement climatique.

« Au-delà de la COP 28, il sera essentiel d’assurer un suivi des progrès réalisés au regard des piliers de l’Accord de Paris afin de nous permettre de voir réellement les opportunités offertes de relèvement de l’ambition climatique. Il sera, ainsi, crucial de disposer d’informations sur les lacunes en matière d’adaptation, d’atténuation, de pertes et préjudices et de moyen de mise en œuvre. Les prochaines étapes du segment de haut niveau nous édifieront sur ce sujet », souligne-t-elle.

À Bonn, des experts tels que le World Resource Institute, une organisation mondiale de recherche travaillant entre autre avec la société civile et les gouvernements, ont indiqué qu’ils surveilleront les signaux indiquant si les pays se préparent à adopter un « plan de réaction rapide » au Bilan mondial à la COP28 qui comprend des engagements concrets pour accélérer l’action climatique dans les secteurs clés, tels que, les pertes et dommages, le financement, l’atténuation et l’adaptation. Ces éléments feront aussi l’objet d’analyses poussées venant d’ autres experts scientifiques et d’acteurs de la société civile. Les négociations à Bonn s’annoncent difficiles.

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