COP 22-Maghreb-Energie : Emplois verts chez les jeunes- Rapport (BAD)
Dans l’ensemble des pays du Maghreb ( hormis la Lybie) le secteur des énergies renouvelables connaît un essor. Mais de nombreux projets pourraient se réaliser si les pays adoptaient une politique plus importante de libéralisation de ces énergies ainsi que des incitations financières, indique la Banque Africaine de développement ( BAD), dans un récent rapport intitulé « Le secteur des énergies renouvelables et l’emploi des jeunes en Algérie, Lybie, Maroc, Tunisie ».
Par Houmi Ahamed-Mikidache
Situation
Les pays du Maghreb ont l’un des plus grands potentiels de production d’énergies renouvelables dans le monde, affirme le rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), intitulé « Le secteur des énergies renouvelables et l’emploi des jeunes en Algérie, Lybie, Maroc, Tunisie », préparé par Isabel Schafer, sous la supervision de l’Economiste Vincent Castel. Le secteur des énergies renouvelables au Maroc est le plus avancé des pays du Maghreb et il offre pour l’instant les meilleures conditions pour produire de l’énergie solaire et éolienne, expliquent les experts. L’Algérie n’est pas en reste: elle a le plus grand potentiel d’énergie solaire du Maghreb. La Tunisie les seconde et la Lybie, vue le contexte politique, n’est pas en mesure d’être comparé, puisque les investissements sont minimes, précise l’étude.
Dans l’ensemble des pays du Maghreb ( hormis la Lybie) le secteur des énergies renouvelables connaît un essor. Mais de nombreux projets pourraient se réaliser si les pays adoptaient une politique plus importante de libéralisation de ces énergies ( utilisation amoindrie des industries du pétrole, du gaz et du charbon) ainsi que des incitations financières ( politique de taris d’électricité…) , indique la BAD.
Quel est le potentiel de création d’emplois ?
Le nombre et le type d’emplois potentiels dans le secteur des énergies renouvelables dépendent du cadre réglementaire du pays. 1 Mégawatt d’énergies renouvelables génère cinq emplois temporaires à la phase de démarrage ou de construction et seulement deux emplois durables, principalement dans la maintenance, estime la BAD. Qu’est-ce qui fera la différence ? La durabilité des emplois devrait faire la différence, par la recherche et le développement, les études-conseils, la promotion de l’énergie et le mécanisme de contrôle de l’énergie.
Quel est le profil des jeunes chômeurs au Maghreb ?
60% des chômeurs au Maghreb ont moins de 24 ans, avec une frange importante de diplômés bien formés. Il existe toutefois un déficit d’apprentissage qui peut être pallié par des formations spéciales adaptées en ingénierie, études-conseils, en communication, promotion des vente. Objectifs : développer des nouvelles opportunités d’emplois dans le secteur privé.
Le secteur de l’énergie solaire procure davantage d’emplois que celui de l’énergie éolienne. Cependant, le secteur de l’énergie éolienne, précise les experts, permet la création d’emplois indirects en soutenant le développement technologique par la formation , et par la promotion de l’efficacité énergétique dans le bâtiment.
Perspective
L’utilisation prononcée des énergies renouvelables au Maghreb et dans le monde va permettre à ces pays d’ obtenir des taux de croissance élevés. Comment ? avec l’apport du secteur de l’énergie éolienne. Dans les prochaines années, avec les progrès technologiques attendus, les énergies renouvelables deviendront plus compétitives et dépendront moins des subventions , expliquent les experts de la BAD. Résultats : le nombre d’emplois verts va augmenter. Les systèmes énergétiques interconnectés entre les pays du nord, d’Afrique subsaharienne et du Maghreb et le système éducatif prônant « l’écologisation » des emplois traditionnels vont être les leviers du développement des énergies renouvelables, indique le rapport.
Interconnexion limitée entre UE et Maghreb
Les règlementations du marché de l’Energie de l’Union Européenne sont- elles réellement compatibles avec celles du Maghreb ? Pas vraiment. Pour la BAD, il existe un fossé réglementaire entre l’Union Européenne et le Maghreb : les cadres juridiques sont différents. Cela freine les investissements.