COP 22- Deuxième colloque international sur le droit de l’environnement en Afrique-
Par Houmi Ahamed-Mikidache
Le deuxième colloque international sur le droit de l’environnement en Afrique, après Abidjan en 2013, s’est ouvert hier à Rabat au Maroc, en partenariat avec le Royaume du Maroc, l’IUCN et l’IFDD. Présentation.
Les enjeux
Le deuxième colloque international sur le droit de l’environnement en Afrique, après Abidjan en 2013, s’est ouvert hier à Rabat au Maroc, en partenariat avec le Royaume du Maroc, l’ l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) et l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable ( IFDD) . Objectif : comprendre les outils juridiques pour faciliter la mise en œuvre des objectifs du développement durable et l’accord de Paris. Plusieurs experts juridiques, des responsables administratifs, chercheurs venant d’Afrique, d’Europe, d’Amérique du Sud et du Nord participent à ce colloque, à quelques mois de la Conférence sur le Climat prévue au Maroc du 7 au 18 novembre prochain.
Mais quelle est la place de l’environnement dans les perspectives de développement durable de l’Afrique ? Le droit de l’environnement est depuis très longtemps présent au niveau régional, souligne certains experts.
« Nous avons aidé à l’élaboration des textes juridiques visant à la protection de l’environnement de 1960 à 2014, » précise lors de l’ouverture du colloque Aimé Nianogo, Directeur Régional de l’IUCN pour l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest.
Toutefois, depuis quelques années, le droit de l’environnement en Afrique est vulgarisé à travers la Revue Africaine du droit de l’environnement. Publiée semestriellement sous la responsabilité de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar avec le soutien de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable ( IFDD) , cette revue en est à sa troisième édition, rappelle M. Nianogo. Selon lui, des efforts ont été consentis au niveau régional dans la mise en œuvre des recommandations du premier colloque sur le droit de l’environnement. Plusieurs nouveaux pays ont ratifié la convention africaine pour la conservation de la nature des ressources naturelles de Maputo.
Mais, les conventions sont peu ou pas appliquées. « Un appui a été apporté dans le domaine du droit de l’environnement à travers l’inscription de cette problématique au sein de l’Union Africaine et lors de la quinzième session des ministres africains de l’environnement( CMAE) tenue du 1er au 8 mars 2016, » explique le directeur régional de l’IUCN.
Mobilisation
Pour Bernard Dubois, directeur adjoint de l’IFFD, le droit de l’environnement doit être au centre du programme de développement durable pour pallier à la dégradation de l’environnement et à la perte de croissance de la biodiversité ainsi qu’ aux manques d’application des conventions signées par les Etats en Afrique. Les solutions passent notamment, selon lui, par le réseautage, la sensibilisation, le renforcement des capacités, la promotion des emplois verts. Mais, tous les acteurs du droit de l’environnement doivent être impliqués. D’après le juge et président de la commission mondiale du droit de l’environnement, Antonio Herman Benjamin, ce colloque a trois vocations : informer sur l’importance et la richesse du droit de l’environnement en Afrique, informer sur l’information juridique en vue de la COP 22 à Marrakech et souligner l’importance d’informer les juges sur le droit de l’environnement. Ces trois jours de colloque permettent, selon les organisateurs, de mettre en place un réseau africain des acteurs de la protection de l’environnement. Deux ateliers sont consacrés séparément aux aspects juridiques des politiques sur les changements climatiques ( implication juridiques de l’ Accord de Paris…) et aux mécanismes de mise en oeuvre des objectifs du développement durable.