2025 – 2026 : l’âge d’or de la gestion locative ?
2025 – 2026 : l’âge d’or de la gestion locative ?

Après des années de réglementations contraignantes et de remises en question permanentes, la
gestion locative française connaît-elle enfin un tournant favorable ? Entre les évolutions
réglementaires de 2025 et les perspectives de 2026, plusieurs signaux convergent vers une
professionnalisation accrue du secteur et une reconnaissance de la valeur ajoutée des gestionnaires
professionnels.
Un cadre réglementaire qui s’affine et se stabilise
L’année 2025 restera dans les annales comme celle de la consolidation réglementaire. L’interdiction
définitive de la location des passoires thermiques classées G au DPE depuis le 1er janvier marque
une étape cruciale. Avec 1,3 million de logements du parc locatif privé encore classés F ou G en
France, cette mesure impacte significativement le marché.
L‘obligation du DPE collectif pour les copropriétés de 50 à 200 lots transforme également la donne.
Ce diagnostic, perçu initialement comme une contrainte administrative, devient un véritable outil
d’optimisation patrimoniale. Les gestionnaires avisés l’utilisent désormais comme levier de
valorisation et d’anticipation des travaux nécessaires.
La régulation renforcée des locations touristiques, avec la possibilité pour les collectivités de réduire
la durée maximale de location de 120 à 90 jours par an, redonne aussi du souffle au marché locatif
traditionnel. Ce rééquilibrage profite directement aux gestionnaires spécialisés dans le résidentiel
longue durée.
2026 : une revalorisation historique qui redéfinit la profession
Mais c’est bien l’annonce de la revalorisation des honoraires de location à compter du 1er janvier
2026 qui constitue le véritable game changer. Après onze années de gel, cette augmentation, bien
que modérée car indexée sur l’évolution de l’IRL (qui augmentera de 1,04% en janvier 2026), marque
la reconnaissance officielle de la valeur créée par les professionnels de la gestion locative.
Cette revalorisation n’est pas qu’une simple correction inflationniste. Elle traduit une prise de
conscience collective. De fait, dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe, le recours à des gestionnaires professionnels devient un impératif de sécurisation juridique et de rentabilité
optimale.
Nous assistons ainsi à l’émergence d’un nouveau paradigme. La gestion locative ne se contente plus
d’encaisser les loyers et de gérer les sinistres. Elle devient un véritable conseil patrimonial, anticipant
les évolutions réglementaires, optimisant les performances énergétiques et fiscales, et maximisant la
valeur du patrimoine immobilier.
Cette transformation s’appuie sur trois piliers fondamentaux : la maîtrise des nouvelles
réglementations pour la sécurisation juridique, l’expertise technique pour l’efficacité opérationnelle,
et la vision stratégique pour l’optimisation patrimoniale.
Un marché locatif sous tension : l’opportunité d’une génération
Le marché locatif français n’a jamais été aussi porteur… ni aussi complexe. Avec 25% des ménages
français vivant dans le parc locatif privé, la demande reste structurellement forte. Face à eux, près
de 10 millions de propriétaires bailleurs gèrent un patrimoine de plus en plus technique et
réglementé.
Les chiffres de 2025 révèlent une tension locative record : l’offre de logements à louer a reculé de
6% par rapport à 2024, principalement due aux nouvelles contraintes réglementaires. L’interdiction
de location des passoires thermiques F et G retire environ 600 000 biens du marché, créant une
pression inédite sur l’offre disponible.
Cette raréfaction se traduit mécaniquement par une hausse des loyers de 3,3%, portant le loyer moyen français à 723€/mois. Paradoxalement, cette tension bénéficie directement aux propriétaires qui maintiennent leurs biens sur le marché : la rentabilité locative n’a jamais été aussi attractive pour ceux qui maîtrisent les nouvelles règles du jeu. Mais cette performance nécessite désormais une expertise que seuls 30% des bailleurs de plus de 65 ans possèdent naturellement.
Un marché en pleine mutation structurelle
Cette dynamique s’accompagne d’une digitalisation massive du secteur. 78% des propriétaires
bailleurs utilisent désormais des plateformes numériques (contre 65% en 2023), et 62% des
locataires privilégient les paiements en ligne. Les signatures électroniques de baux ont bondi de 45%
en trois ans, témoignant d’une modernisation accélérée des pratiques.
Simultanément, les comportements évoluent : les logements meublés représentent désormais 59%
des locations en 2025 (contre 38% en 2019), répondant à une demande de flexibilité croissante.
Cette évolution nécessite une gestion plus sophistiquée, de l’ameublement à l’entretien régulier.
Face à cette complexification, le recours à des gestionnaires professionnels n’est plus un luxe, mais
une nécessité économique pour optimiser la rentabilité d’un patrimoine immobilier.
Les défis de demain sont les opportunités d’aujourd’hui
La correction du DPE prévue pour 2026, qui permettra à 850 000 logements classés F ou G de
remonter dans le classement énergétique sans travaux, illustre parfaitement cette dynamique.
L’optimisation continue devient le maître-mot : énergétique pour anticiper les futures exigences,
fiscale pour maximiser la rentabilité nette, et réglementaire pour sécuriser les investissements. Cette
approche globale nécessite une expertise que seuls les professionnels aguerris peuvent apporter.
L’âge d’or : une opportunité à saisir maintenant
Alors, 2025-2026 marquent-elles l’avènement de l’âge d’or de la gestion locative ? Tous les
indicateurs convergent dans cette direction. La stabilisation du cadre réglementaire, couplée à la
revalorisation des honoraires et à la sophistication croissante des attentes propriétaires, crée un
environnement où l’expertise professionnelle devient indispensable.
Cette mutation profonde du marché dessine de nouvelles perspectives de croissance pour
l’ensemble de l’écosystème. Les gestionnaires qui sauront allier maîtrise réglementaire, innovation
technologique et approche conseil prendront une avance décisive. Pour les propriétaires bailleurs, le
choix du bon partenaire gestionnaire devient stratégique : il détermine désormais la performance à
long terme de leur patrimoine immobilier.
L’âge d’or de la gestion locative ne sera pas celui de la facilité, mais celui de l’excellence
professionnelle enfin reconnue et valorisée. Une évolution qui transforme définitivement un secteur
longtemps considéré comme une commodité en véritable industrie de services à haute valeur
ajoutée. Cette perspective nous motive chaque jour à repenser les standards du secteur et à
accompagner l’ensemble des acteurs vers cette nouvelle ère de performance et de
professionnalisation.
Par Charles-Antoine Périchon, Directeur de marché ADB chez Orisha Real Estate
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