Océans : La présence américaine en Afrique est-elle exempte de conflits d’intérêts ?

OCEAN COMOROS

Par Houmi Ahamed-Mikidache

Les îles Comores, soutenues par l’Union Africaine et la Commission Economique pour l’Afrique, organisent du 12 au 14 juin une réunion de haut niveau sur l’économie bleue. En amont de ce sommet, un haut fonctionnaire du département d’Etat s’est rendu sur l’île Maurice, aux Comores et aux Seychelles.

Richard Verma, secrétaire d’État adjoint à la gestion et aux ressources, s’est rendu sur l’île Maurice les 29 et 30 mai, aux Comores les 30 et 31 mai, et aux Seychelles les 31 mai et 1 juin. Cette visite, selon le département d’Etat, démontre que les États-Unis renforcent leurs partenariats en Afrique et leur engagement dans la région de l’océan Indien. Verma est le plus haut fonctionnaire du département d’État à avoir jamais visité les Comores, et le plus haut fonctionnaire du département d’État en plus de 20 ans à visiter l’île Maurice et les Seychelles.

En réponse à une question d’Era Environnement lors d’une conférence de presse le 12 mai, sur la présence de bases maritimes américaines en Afrique et un éventuel conflit d’intérêts des Américains concernant les ressources naturelles africaines, Le major-général Wasmund et l’ambassadeur Scott ne savaient pas comment réagir, sauf en citant le problème du partage de l’eau en Afrique, les problèmes domestiques aux États-Unis, mais aucune réponse sur l’économie bleue et les ressources naturelles stratégiques du continent.

Un nouveau complexe de 300 millions de dollars à l’ambassade des États-Unis à Maurice

Toutefois, récemment, le secrétaire adjoint Verma s’est réuni à Maurice avec le premier ministre Pravind Jugnauth et a participé à la première pelletée de terre d’un nouveau complexe de 300 millions de dollars à l’ambassade des États-Unis, ce qui selon les Etats-Unis reflète la croissance continue d’une relation bilatérale déjà solide. La vice-secrétaire et le premier ministre ont discuté de la poursuite de la coopération pour promouvoir les valeurs et les intérêts communs dans la région de l’océan Indien, y compris l’amélioration de la sécurité maritime et la promotion du développement durable qui soutient le tourisme et l’économie bleue.

Le Secrétaire adjoint a rencontré le Président Prithivirasing Roopun, le chef de l’opposition Xavier-Luc Duval et d’autres responsables. Pendant son séjour à Maurice, il a rencontré le secrétaire général de l’Indian Ocean Rim Association (IORA), Salman Al Farisi. En tant que partenaire de dialogue avec l’IORA, les États-Unis affirment entretenir depuis novembre 2012 une relation productive avec l’organisation. La sous-secrétaire Verma a souligné l’engagement des États-Unis envers la région de l’océan Indien et leurs objectifs communs, en particulier dans les domaines de la résilience climatique, de la protection des océans, de la sécurité alimentaire et de la santé mondiale.

L’USAID et le Département d’État ont reprogrammé 5 millions de dollars d’aide étrangère aux Comores

Aux Comores, la secrétaire adjointe Verma a rencontré le président de l’Union des Comores, actuel président de l’UA, Azali Assoumani, et d’autres représentants du gouvernement pour discuter de leurs relations bilatérales croissantes, de l’engagement des États-Unis dans la région et du leadership des Comores au sein de l’Union africaine cette année. Les engagements du Secrétaire adjoint ont souligné cinq domaines clés dans lesquels les États-Unis pensent que les deux pays font des progrès significatifs ensemble : la démocratie et la gouvernance, l’aide au développement et la sécurité alimentaire, la coopération en matière de sécurité, l’engagement économique et commercial, et des liens interpersonnels. Pendant son séjour à Moroni, il a relancer le corps de la paix américain, « les peace corps » et a collaboré avec des partenaires américains aux Comores. L’USAID et le département d’État ont reprogrammé 5 millions de dollars d’aide étrangère aux Comores pour des programmes de sécurité alimentaire, d’énergie et de développement.  

Depuis 2019, le Bureau de la sécurité internationale et de la non-prolifération du département d’État fournit un soutien au renforcement des capacités de l’administration maritime des Comores afin d’améliorer la capacité du Registre international des navires des Comores à mettre en œuvre des sanctions visant l’Iran. Les États-Unis collaborent avec le Congrès pour mettre au point un ensemble de mesures d’aide à la sûreté maritime, y compris la formation connexe, afin d’accroître la connaissance du domaine maritime des Comores.  Le Bureau international des stupéfiants et des affaires répressives du département d’État appuie les efforts de sécurité maritime des Comores grâce à une formation régionale et à un mentor du Bureau des drogues et du crime des Nations Unies qui appuie la Garde côtière comorienne.

« Les États-Unis et les Seychelles partagent un agenda qui inclut le développement de l’économie bleue »

« Aujourd’hui, les États-Unis ont rouvert leur ambassade à Victoria, aux Seychelles, marquant un retour à une présence diplomatique à temps plein pendant 27 ans. Cette réouverture – à laquelle ont participé le président des Seychelles, M. Ramkalawan, le ministre des Affaires étrangères, M. Radegonde, et d’autres hauts fonctionnaires – symbolise notre engagement à renforcer notre partenariat avec le gouvernement et la population des Seychelles en tant que nation clé dans la région de l’océan Indien », a expliqué le Secrétaire d’Etat Antoine J. Blinken dans un communiqué.

Il a ajouté:  » Le moment est venu d’améliorer la relation afin qu’ensemble nous puissions mieux relever les défis communs et tirer parti des possibilités mutuellement avantageuses. Les États-Unis et les Seychelles partagent un programme qui comprend le développement de l’économie bleue, la réponse au changement climatique, l’amélioration de la sécurité maritime et l’éradication de la criminalité transnationale et de la corruption. Notre quête commune de paix, de démocratie et de prospérité sera un phare en Afrique et dans la région de l’océan Indien ».

Les Comores organisent du 12 au 14 juin une réunion sur l’économie Bleue en Afrique. Cette réunion compte réunir des experts et des hauts responsables de 9 pays de l’Indianocéanie ( Comores, Maurice, Seychelles, Tanzanie, Mozambique, Madagascar, Kenya, Afrique du Sud et Somalie). Son objectif: discuter des enjeux et des opportunités de l’économie bleue.

Share this content:

Eraenvironnement.com est un site internet français fondé en 2013 par Houmikouloussoumi ( Houmi) Ahamed à Paris. Il diffuse des articles spécialisés autour du journalisme de solutions. Les mots Era et Environnement sont deux mots anglais et français. Il signifient ère(  traduction du mot anglais era) et Environnement (mot français). Era Environnement représente une ambition globale  d'impulser une nouvelle approche de l'éducation environnementale à travers le journalisme. Anciennement situé à Paris, Era Environnement était une association de loi 1901 créée en 2016. Elle a été dissoute en 2017.  Le site internet publie régulièrement  des analyses sur les actions de coopération sud-sud ainsi que les relations nord-sud. Il traite des  informations sud-nord liées à l'environnement. Il traite du changement climatique et des questions de développement durable. Fin 2018, Houmi Ahamed s'installe aux Comores, dans l'Océan Indien. S'inscrivant dans sa démarche de journalisme de solutions et d'éducation environnementale, elle dirige en 2019 Era Environnement SARL, une entreprise créée en 2018 dans l'archipel des Comores. Era Environnement SARL mène au mois de novembre 2019 un projet significatif dans petit état insulaire, marquée par de nombreuses crises politiques. Cette initiative innovante vise à former dix jeunes femmes issues de zones rurales et côtières . Le cœur du projet est de mettre en lumière des solutions concrètes face au changement climatique en valorisant les savoirs traditionnels comoriens. Un accent particulier est mis alors sur le village natal des parents de Houmi Ahamed, soulignant l'importance d'une approche communautaire et enracinée dans la culture locale pour l'éducation environnementale.  Ce projet se concrétise par la création d'une radio en ligne, radio Era Environnement. Avec le soutien de l'UNESCO, cette initiative illustre l'engagement d'Era Environnement pour des actions pratiques et basées sur l'implication des communautés dans la compréhension des enjeux environnementaux. Aujourd'hui, l'entreprise ERA ENVIRONNEMENT SARL n'existe plus aux Comores. Elle est en phase de restructuration en France. Son objectif actuel  est de mettre en œuvre de nouveaux projets qui intègrent spécifiquement la jeunesse, soulignant ainsi davantage son engagement envers les générations futures et le développement durable.

You May Have Missed

error: Content is protected !!